José David et les Voyages

    Est-ce l’atavisme de descendants de marins au long cours ou les récits de tournées lointaines de Léon David, son ténor de père, José David a été assez tôt attiré par d’autres pays maritimes ; si le terme  » assez  » est utilisé c’est que les déplacements à l’étranger ne se faisaient pas dans sa jeunesse comme aujourd’hui d’autant qu’il avait dû se plier aux obligations non seulement du service militaire mais aussi de la guerre qui l’a mené des frontières lorraines à la région de Périgueux en 1940 !

     Comme tant d’autres compositeurs, les pays du bassin méditerranéen l’ont attiré avec un tropisme ibérique très fort. Et comme beaucoup de Français, épuisés par quatre années de grisaille, il va découvrir une Espagne, encore imprégnée du fracas de la guerre civile, mais révélant des lumières, des bruits, des fragrances nouveaux ! Après l’émerveillante Andalousie il poussera plus loin et traversera le détroit de Gibraltar pour connaître et aimer ce plus proche voisin de l’Europe qu’est le Maroc, encore sous la protection de la France.

      C’est à Rabat, dans la résidence d’amis peintres, et très précisément dans la kasbah  des Oudayas, qu’il commencera son imprégnation de ce magnifique pays. Par la suite, il continuera l’exploration du pourtours méditérannéen, déjà commencée en Corse, avec l’Italie, l’Egypte, la Turquie, la Grèce, glanant dans ces différents endroits des sources d’inspiration.

     Ce n’est que plus tardivement que José David ira, référence oblige, à Salzbourg, à Vienne et à Bayreuth où il rencontrera Wieland Wagner, celui qui aura ressuscité le festival auquel est associé le nom de son grand-père. Par la suite, il visitera la Grande-Bretagne puis l’est des Etats-Unis ainsi que le Québec ; ses dernières incursions étrangères le mèneront en terre russe à Moscou et Saint-Pétersbourg, alors Leningrad.

     Si la plupart des pays cités furent source d’inspiration, beaucoup lui ont rendu hommage avec des concerts ou des émissions de radio. Sa terre sablaise et vendéenne a façonné son écriture et ses voyages l’ont enrichie. Des  » Impressions de Vendée  » aux oeuvres nées des pays visités,  des ses maîtres français comme Maurice Ravel à ses références comme Manuel de Falla ou ses amis musiciens russes, José David aura laissé une oeuvre de son  » pays  » et  » imprégnée  » d’ailleurs  » !