Comme l’ont si bien chanté Cécilia Arbel et Thibaut Benoit le soir du vendredi 18 août, » Nous avons fait un beau voyage » au cours de cette quatrième édition du Festival José David. Des îles d’Aran au large de l’Irlande dans l’opéra de Gilbert Bécaud à l’île de Robinson Crusoë, de la Schéhérazade de Maurice Ravel aux » Roses d’ Ispahan » de Gabriel Fauré, des » Charmes pour piano » du compositeur catalan Frédéric Mompou à la » Berceuse créole » de Paul Ladmirault jusqu’à Prague qui fêta si bien Mozart, Magali Goimard avait préparé un programme particulièrement riche et varié à l’image des voyages de José David et de ses influences musicales. Qu’il s’agisse de la mer – thème de prédilection pour la ville du Vendée Globe – ou de l’attrait toujours puissant de l’Orient, des fragrances de l’Espagne ou de la Grèce à l’Europe centrale, chacun des concerts proposés permit à un public de plus en plus nombreux au cours de ces quatre soirées de voyager par la musique dans des univers familiers ou lointains, proches ou inconnus, faisant entendre à un public enthousiaste des musiciens célèbres qu’on ne présente plus ou des compositeurs moins connus voire – à tort – ignorés aujourd’hui.
Cela est devenu une habitude pour les auditeurs et les auditrices de ce festival d’entrer en peine communion avec les artistes invités par Magali Goimard qui, infatigable au piano, accompagne aussi bien les chanteurs que les instrumentistes qui se produisent devant l’autel à baldaquin de Jean-Emmanuel Mercier. Les différents programmes ne manquaient pas d’intérêt quel que fût le thème choisi. C’est avec un immense plaisir que le public a retrouvé Cécilia Arbel toujours rayonnante dans son chant quelle que soit l’oeuvre qu’elle interprète et toujours prête aussi à jouer la comédie, accompagnée cette année du baryton Thibaut Benoit dont les festivaliers ont pu apprécier la richesse du timbre et la capacité à jouer lui aussi la comédie soit en donnant la réplique à Cécilia dans Ciboulette de Reynaldo Hahn ou bien lors du dernier concert dans l’air de Guglielmo extrait du » Cosi fan tutte » de Mozart.
Beautés de l’art lyrique auxquelles le Noura a apporté sa participation en ouvrant le festival avec des extraits de » Didon et Enée » d’Henry Purcell, accompagnant ensuite Cécilia Arbel dans des extraits de » Robinson Crusoë » de Jacques Offenbach que beaucoup d’entre nous ont dû découvrir ce soir du 14 août.
Beautés de l’art lyrique que n’excluaient nullement celles de la musique instrumentale car le festival joue un équilibre permanent entre les deux. C’ est ainsi que le public a retrouvé le flûtiste Jérôme van Winsberge qui, accompagné de Magali Goimard, a soutenu Cécilia Arbel chantant la » Berceuse créole » de Paul Ladmirault en présence du petit-fils du compositeur. Ses qualités de flûtiste se sont aussi exprimées avec son épouse Marie, contrebassiste de grand talent elle aussi, dans le » Duo concertant » pour flûte et basse de Rossini.
Le public présent le 20 août dans une chapelle archi comble n’est sans doute pas prêt d’oublier la prestation de ces trois musiciens auxquels s’était jointe la violoniste Noëlle Barbereau dans la transcription pour quatuor – piano, violon, flûte et contrebasse – de la symphonie » Prague » de Mozart qui ouvrait le dernier concert.
Infatigable accompagnatrice, Magali Goimard nous a aussi rappelé qu’elle était une soliste de premier plan dans un très beau » Matin sur l’eau » de Jacques Ibert ou dans un non moins beau » Face à l’ océan » tiré des » Impressions de Vendée » composées par José David en 1944 aux Sables d’Olonne, complice encore de Noëlle Barbereau dans le » Prélude élégiaque » du même José David.
Il serait injuste d’oublier dans cet éloge que méritent tous les interprètes de ce quatrième festival la brillante prestation du jeune pianiste Corentin Brandet qui a fait découvrir au public sablais les » Charmes » du compositeur catalan Frédéric Mompou avant de se lancer dans une magistrale exécution de l’ » Introduction et rondo opus 16 pour piano » de Frédéric Chopin qui fut chaleureusement saluée par le public.
Les mélomanes ont répondu présent à ces quatre concerts puisque ce sont près de 900 personnes qui ont fréquenté la chapelle en cette semaine du 15 août. Public enthousiaste qui n’a pas ménagé ses applaudissements pour saluer les différentes prestations de chacun de ces talentueux musiciens.
N’oublions pas non plus les deux concerts » Jeune public » qui ont attiré des mélomanes en herbe désireux d’apprécier la beauté d’une voix ou d’un instrument tout en écoutant les contes écrits et racontés par Michèle Goimar.
Que tous les acteurs de cette quatrième édition soient vivement remerciés pour leurs brillantes prestations. Merci à Magali, instigatrice et organisatrice de ce festival qui, depuis 2014 nous prépare un programme toujours plein d’attraits. Ce n’est faire injure à personne de dire qu’un événement musical majeur s’est installé aux Sables d’Olonne à la mi-août. Espérons que la cinquième édition voie un public encore plus nombreux apprécier les beautés incomparables qu’une telle musique nous apporte. A l’année prochaine donc !
